LES FICHES DE POSTES MINES DE CHARBON
NORD PAS DE CALAIS
Remarques préalables
Un Rapport de l’Association pour la prise en charge des maladies éliminables (APCME) définit le fonctionnement et les caractéristiques techniques d’une cokerie :
« Rappelons d’abord que le coke est obtenu en éliminant les matières organiques volatiles (gaz, goudrons) contenues dans la houille, qui est introduite dans des fours verticaux au moyen d’une « enfourneuse » par le haut, par gravité. La cokéfaction est une opération de pyrolyse. Elle se fait en vase clos, pour éviter la combustion : pendant une vingtaine d'heures, la température est portée à plus de 1000°C. Ces températures de cuisson conduisent, d'une part, à la distillation d'hydrocarbures poly-aromatiques préexistants et, d'autre part, à la formation de ces mêmes produits par pyrolyse de la matière hydrocarbonée composant la houille.
La question déterminante est donc celle de l’étanchéité des fours. Pour maîtriser le risque, le minimum consiste à appliquer les recommandations adoptées dès 1987 par le Comité Technique national des industries de la métallurgie. Elles comportent deux chapitres : 1) Le suivi de l’évolution de la teneur en benzo(a)pyrène, l’un des composés les plus représentatifs du risque, en précisant que « dans le cas de dépassement, on en cherchera les causes afin de diminuer les émissions ou d’améliorer les captations ». 2) Les dispositions visant à limiter le dégagement des fumées et les conditions d’exposition aux HAP. Ces dispositions spéciales, portant sur la recherche constante des technologies les plus sûres permises par le progrès technique simultanément à un entretien régulier et assuré par un personnel disposant de protections individuelles adaptées, concernent les points suivants : - La maîtrise des fuites des portes de fours. - La maîtrise des fuites des tampons d’enfournement du charbon. - Le contrôle automatique de la cuisson du coke. - Les installations de ventilation et de dépollution. »
Ces installations et les postes de travail d’une telle installation sont bien connus des médecins du travail EDF-GDF notamment ceux qui ont eu en charge des usines de fabrication du gaz manufacturé qui consistait en une distillation du charbon. D’un côté le procédé vise à fournir du coke à la métallurgie dans l’autre à récupérer le gaz de distillation, le coke étant un sous-produit de cette production.
Pour les opérateurs les risques sont identiques.
ISÈRE
PROVENCE
Agent d'exploitation centrale thermique
Agent de maintenance atelier centrale thermique
Agent maintenance bandes et chaines
Agent maintenance atelier jour
Électricien centrale thermique
SAÔNE ET LOIRE
Agent exploitation centrale thermique
Agent maintenance centrale thermique
CÉVENNES
Remarques préalables
Le bassin minier comme la plupart des bassins produisant du charbon comportaient des installations de production d’électricité (centrales thermiques au charbon). Les risques des opérateurs sont comparables à ceux des centrales thermiques EDF de la même époque.
Les fiches de poste sont donc proches de celles des agents EDF occupant les mêmes postes et le suivi post professionnel doit être de même nature que pour ces opérateurs.
Le bassin des Cévennes semble être un lieu de reconversion de ces installations dont la nature d’activités utilisant la chaleur de combustion explique leur teneur très importante en amiante sous toutes ses formes.
Les risques sont ainsi décrits par un délégué mineur :
« Pour rappel suite à l’arrêt de la centrale électrique au charbon du FESC, la CEV Farine a pris le relais dans ces bâtiments.
La CEV Farine est du charbon concassé très fin, presque liquide utilisé par pulvérisation dans les chaudières des cimenteries pour remplacer le combustible fuel trop onéreux.
Depuis l’arrêt de la Centrale électrique au charbon aucun démantèlement n’avait été effectué. Toute l’amiante de l’ancienne centrale était restée en place, il y en avait de partout et sous diverses formes.
En plus, l’amiante était dans un très mauvais état et se désagrégeait, on la retrouvait dans l’air ambiant mélangée à la poussière de charbon.
On trouvait l’amiante également sous forme à isoler, calorifugée en tresse autour des vieux tuyaux de la centrale, en joints de tuyauterie, de flocage isolant, dans le freinage de bandes transporteurs etc.
Lors des visites réglementaires de Délégué mineur j’ai pu constater et consigner l’état de délabrement des installations. Le personnel des installations du jour, ouvrier d’exploitation CEV Farine, mécaniciens, électriciens travaillaient tous au contact direct de l’amiante(..).
Suite à l’arrêt de la CEV Farine et contraint par la loi, l’exploitant a été dans l’obligation de procéder au désamiantage. Signe que l’opération était délicate et dangereuse c’est à une entreprise spécialisée que le travail a été confié.
C’est un chantier de grande ampleur qui a été effectué, l’intervention s’est étalée sur plusieurs mois.
Tous les divers chantiers et étages de la CEV Farine ont été confinés sous des tentes en plastique pressurisées. Les personnels intervenant étaient équipés de scaphandre pour procéder au désamiantage sur le chantier. (…)
Le personnel de ces installations utilisait quotidiennement des graisses, des dégrippants, des huiles, il coupait aux chalumeaux, effectuait des soudures à l’arc. »
Opérateur lavoir versage préparation
Postes mines surface entretien
Postes mines surface exploitation
